Héraldique, Art et Histoire

Découvrez quelques exemples de l'art héraldique en Bourbonnais du XVe au XIXe siècles.

Armoiries de Charles de Bourbon : d'azur aux trois fleurs de lys d'or et à la bande de gueules, surmonté du chapeau de cardinal. © J.-Th. Bruel
Armoiries de Charles de Bourbon : d'azur aux trois fleurs de lys d'or et à la bande de gueules, surmonté du chapeau de cardinal. © J.-Th. Bruel

Un peu d’Histoire

A l’origine destinés à distinguer les différents combattants sur les champs de bataille, les blasons se multiplient à la fin du Moyen Age. A partir du XIIIe siècle, l’héraldique fait partie intégrante de la vie quotidienne. On trouve des armoiries sur tous les supports. Elles sont sculptées ou peintes sur les édifices : châteaux, maisons, chapelles privées situées dans les églises paroissiales… Elles se rencontrent sculptées, peintes, brodées, émaillées, fondues, ciselées ou gravées, sur les innombrables objets de la vie quotidienne : tableaux, vitraux, tapisseries, orfèvrerie, vaisselle, manuscrits, vêtements, mobilier, armes, sceaux... D’abord réservés à l’élite aristocratique, les blasons se répandent progressivement chez les petits seigneurs, les riches bourgeois et les laboureurs aisés. Certaines institutions, comme les abbayes ou les corporations, en possèdent également...

Les motifs les plus simples sont généralement les plus anciens (2e quart du XIIe siècle). Certaines armes, dites parlantes, font allusion au nom de leur propriétaire : un orme pour la famille de Lorme, un doublet pour la famille Doublet de Persan... Tenants d'armes, cimiers, devises, colliers d’ordres de chevalerie et autres ornements (crosse abbatiale, chapeau de cardinal, couronne ducale…), accompagnent souvent les blasons.

Dans l’ancien duché de Bourbonnais, les blasons que l’on rencontre un peu partout au détour des promenades perpétuent encore de nos jours le souvenir des officiers ducaux, seigneurs, bourgeois et autres personnages qui gravitaient autour de la cour ducale, au XVe siècle principalement.

Durant tout l’Ancien Régime, les blasons demeureront un moyen de reconnaissance marquant la puissance et la richesse de leurs propriétaires, ainsi que leurs alliances plus ou moins prestigieuses. Ils furent souvent dégradés à la Révolution, notamment lorsqu’ils portaient des fleurs de lys. De nombreux exemples de ces destructions se remarquent sur les vestiges de l’abbaye de Saint-Menoux, et pratiquement tous les blasons qui ornaient les vitraux de la cathédrale de Moulins ont été brisés. Lorsqu’ils étaient peints sur pierre ou bois, leur fragile polychromie n’a souvent pas été épargnée par les nettoyages énergiques des restaurateurs du XIXe siècle.

Aujourd’hui : héraldique et études patrimoniales

De nos jours, les blasons ont trouvé une nouvelle utilité dans le domaine de l’Art et de l’Histoire.

Ils permettent en effet de :

  • dater une œuvre d’art (édifice ou objet) avec précision, et ainsi de mieux comprendre l’évolution de l’architecture et des arts décoratifs d’une période donnée,
  • replacer une œuvre d’art dans le contexte historique qui l’a vue naître,
  • retrouver la personne qui a fait construire un bâtiment, qui l’a modifié ou simplement possédé,
  • réunir entre elles des œuvres d’art commandées par une même personne.

Trouver le commanditaire d’une œuvre d’art permet aussi souvent d’en expliquer l’usage. Ainsi, on pourra identifier plus clairement un grenier à grain sur le domaine d’un grand officier ducal, ou encore une remise abbatiale ou une grange aux dîmes parmi les constructions attribuables à une abbesse…

Armoiries étudiées ici :

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