Le XIIIe siècle à Saint-Menoux

Le clocher avant la chute de la flèche en 1806 (A. Allier, L’Ancien Bourbonnais…). © A. D. Allier
Le clocher avant la chute de la flèche en 1806 (A. Allier, L’Ancien Bourbonnais…). © A. D. Allier
Le clocher du 2e quart du XIIIe siècle (détail). © M.-E. Bruel
Le clocher du 2e quart du XIIIe siècle (détail). © M.-E. Bruel

Vers 1220-1230 [1], une abbesse dont l’identité reste malheureusement inconnue à ce jour décida d’importants travaux destinés à rajeunir le reste de l’église. Toutes les portes d’entrées furent reprises : portes nord, ouest et sud. Diverses baies et oculus de style gothique furent percés ici et là…

Le travail le plus important fut l’édification du clocher [2], qui nécessita le déplacement des piles de la croisée du transept [3]. Au nord, un mur dut être bâti pour rejoindre la première colonne engagée romane qui touchait l’ancienne pile [4]. Au sud, c’est toute une partie du chœur qui s’effondra et dut être refaite dans le goût du XIIe siècle : la frise grecque, notamment, fut reprise. Il est possible que cet effondrement ait été causé par la reconstruction dans le même temps du bâtiment de Lorette, qui touchait l’église à cet endroit précis. On peut en effet se demander si ce bâtiment, et même le cloître dans lequel il donnait, n’avaient pas été rebâtis à l’occasion de ces travaux d’envergure. Ce qui est sûr, c’est que la porte du cloître fut reprise à cette date. Un bâtiment abbatial au moins, appartenant à cette tranche de travaux, témoigne en tout cas du fait que les rénovations ne s’arrêtèrent point à l’église : la maison à baie géminée réputée être celle où mourut Menou.

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[1] La coiffure d’une tête de femme sculptée sur le clocher (un touret) permet de savoir que la construction est postérieure à la fin du XIIe siècle. Le touret ne commence à être porté qu’au début du XIIIe siècle. Il n’est plus à la mode dès la fin du XIIIe siècle.
[2] La foudre a détruit la flèche en 1806.
[3] Les piles est du XIe siècle se trouvaient plus à l’est.
[4] Il est instructif de remarquer que le chapiteau du XIIe siècle qui couronne cette pile avait été fait à dessein « dans le goût du XIe siècle », pour s’harmoniser avec les autres chapiteaux de la croisée du XIe siècle : ses entrelacs et son aspect archaïsant et épuré se démarquent en tout point des autres chapiteaux du chevet et rappellent bien ceux conservés de l’église du XIe siècle. Il comporte encore des vestiges de la polychromie romane.

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