7 - Prisonniers de guerre

La Grande Guerre est le premier conflit pour lequel les belligérants doivent gérer des masses de prisonniers de guerre considérables : en 1918, plus de 6 millions d’hommes sont prisonniers dont 2 500 000 en Allemagne et plus de 900 000 en France. La Première Guerre mondiale est aussi un moment charnière pour le traitement des prisonniers, puisqu’elle survient quelques années après les différentes conférences internationales, tenues de 1899 à 1907, qui ont tenté de donner des règles à la guerre. Selon les termes de la convention de la Haye de 1907, « L’État peut employer, comme travailleurs, les prisonniers de guerre, selon leur grade et leurs aptitudes, à l’exception des officiers. Ces travaux ne seront pas excessifs et n’auront aucun rapport avec les opérations de la guerre ». Par conséquent, dans chaque camp, Les prisonniers de guerre représentent un élément indispensable pour pourvoir au manque de main d’œuvre dans l’agriculture, l’industrie et les mines. Dans ce dernier secteur, les conditions de travail sont particulièrement difficiles.

Si de nombreux Bourbonnais sont détenus sur le territoire allemand, à l’inverse, des prisonniers de guerre allemands sont présents dans le département de l’Allier. Ils travaillent dans des exploitations forestières ou industrielles, ou encore dans des sablières comme à Chavennes, près de Moulins.

Les conditions de vie et de travail de ces prisonniers sont variables. Selon la conférence de la Haye, « Le gouvernement au pouvoir duquel se trouvent les prisonniers de guerre est chargé de leur entretien. À défaut d’une entente spéciale entre les belligérants, les prisonniers de guerre seront traités pour la nourriture, le couchage et l’habillement, sur le même pied que les troupes du gouvernement qui les aura capturés ». Ce règlement a toutefois été inégalement appliqué par les belligérants, en dépit des visites de la Croix-Rouge. Par conséquent, les prisonniers ont fréquemment souffert de la faim, surtout en Allemagne qui est soumise au blocus des Alliés et où la nourriture est également insuffisante pour les populations civiles. Par ailleurs, les prisonniers ont pu être victimes de punitions ou de brimades.

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