5 - Une expérience combattante nouvelle
Après l’échec des offensives de l’été 1914, l’illusion d’un conflit de courte durée a vécu. La guerre qui commence est une guerre de siège à grande échelle. Elle donne lieu à des combats d’artillerie d’une violence extrême qui entraînent des blessures nouvelles et des destructions considérables. Les combattants terrés dans leurs tranchées subissent des bombardements terrifiants, dont l’objectif est la destruction des défenses de l’ennemi et la préparation des offensives. Les soldats découvrent une expérience combattante nouvelle, brutale et déshumanisante.
« Cette guerre sera une guerre d’usure et de matériel » écrit Albert Melin à son épouse le 26 mars 1915. La guerre devient en effet un conflit mécanisé et industriel. De nouvelles armes sont mises au point au cours du conflit. Les gaz asphyxiants sont employés dès 1915, tandis que les mitrailleuses, les canons légers et les premiers avions bombardiers se développent. Les chars d’assaut sont engagés pour la première fois en 1916, lors de la bataille de la Somme. La guerre devient un conflit mécanisé et industriel.
Dans sa lettre du 20 juillet 1915 adressée à son épouse, Albert Melin décrit le combat aérien auquel il vient d’assister : Aujourd’hui, j’ai assisté à une chose que je n’avais jamais vue encore depuis que je suis à la guerre : un combat d’aéroplanes dans les airs. Le français et le boches, armés chacun d’une mitrailleuse se sont tirés des coups et se sont poursuivis pendant longtemps. Finalement le boche a été touché sérieusement et il est retombé tout en flammes après avoir eu le temps de se diriger derrière ses lignes. Quant à notre aviateur, il avait reçu une balle au bras qui l’a obligé à atterrir non loin de nous ; la blessure n’est pas grave ; dans la soirée un autre aviateur est venu chercher son appareil et s’est envolé jusqu’au parc d’aviation.