VIII - La presse du département de l’Allier sous l’Occupation
1 - Les effets de la censure et de l'occupation
Après la défaite et l’armistice de 1940, rares sont les journaux comme Le Populaire qui choisissent de se saborder. La plupart des titres d’avant-guerres’installent en zone libre sous l’autorité de l’Etat français. Dès juillet 1940, un secrétariat général à l’information est mis en place qui organise la censure sous la forme de consignes ou de notes d’informations. Dans l’ensemble, la presse est docile et dévouée au Maréchal Pétain. Elle applique les consignes de censure et relaie la propagande officielle, même si les rappels à l’ordre sont fréquents. A partir de juillet 1940, certains journaux regagnent la capitale occupée en pariant sur une victoire allemande. Ils doivent alors se soumettre aux services de censure allemands : la Propaganda Abteilung. L’occupant favorise la réapparition de titres anciens comme Le Matin ou Le Petit Parisien et la création de journaux collaborationnistes virulents qui cherchent à faire basculer l’opinion du côté des nazis.
La presse collaborationniste et les titres encouragés par l'occupant
2 - La presse de la Résistance
Une presse clandestine se développe dans la Résistance. Elle nait d’actions individuelles isolées, de la volonté de donner une information différente de celle de la propagande de Paris ou de Vichy. Du fait du manque de moyens, les premiers numéros sont ronéotypés ou dactylographiés. Certains ont une durée de parution limitée, tandis que d’autres voient leur tirage et leur diffusion augmenter grâce aux ressources financières de la France Libre. Ainsi, le tirage de Combat passe de 40 000 exemplaires en 1942 à 250 000 en 1944. Pour les Résistants, le risque est énorme. Une ordonnance allemande du 18 décembre1942 précise que « quiconque aura confectionné ou distribué des tracts sans y être autorisé sera puni de la peine de travaux forcés ».
3 - La presse à la Libération
A la Libération, la presse connait une vague d’épuration et une restructuration. Selon l’ordonnance du 30 septembre 1944, les journaux ayant paru après le 25 juin 1940 (date d’entrée en application de l’armistice) doivent disparaitre, ce qui représente la quasi-totalité de la presse française. Quelques rares journaux qui ont paru jusqu’en 1943 comme La Montagne restent autorisés en raison des services rendus à la Résistance. Dans l’Allier, Le Progrès de l’Allier change de nom et devient Valmy à partir du 11 septembre 1944, tandis que Le Centre devient Le Centre Républicain à partir du 21 aout 1944. Des journaux autrefois clandestins comme Combat ou des titres interdits depuis 1939 comme L’Humanité paraissent désormais librement.