Du XIe au début du XIVe siècle

Charte d’Archambaud, sire de Bourbon, portant donation aux moines d’Evaux, fin du XIe siècle, encre sur parchemin, env. 21,5 cm l x 57,5 cm la, D 43.
Charte d’Archambaud, sire de Bourbon, portant donation aux moines d’Evaux, fin du XIe siècle, encre sur parchemin, env. 21,5 cm l x 57,5 cm la, D 43.

Cet appui réciproque des sires de Bourbon et des prieurs de Souvigny va favoriser leur commune ascension. Ainsi la dynastie des Archambaud, sires de Bourbon, agrandit-elle progressivement son domaine en grignotant sur les terres des comtés voisins d’Auvergne, Berry, Nevers et Autun. Les sires de Bourbon tiennent bientôt Chantelle, Murat (aujourd’hui commune du département de l’Allier), Bourbon et d’autres lieux. Dans le même temps, le prestige de Souvigny croît sans cesse : le prieuré reçoit la visite des rois Hugues Capet et Robert le Pieux, celle du pape Urbain II. Saint Mayeul et saint Odilon, troisième et quatrième abbés de Cluny, meurent et sont enterrés dans leur « fille » de Souvigny.

Les domaines des sires de Bourbon se sont encore considérablement accrus quand, en 1276, l’héritière de Bourbon Béatrix épouse Robert de Clermont, fils de saint Louis ; ce mariage témoigne de l’importance et de l’éclat de la seigneurie et il ouvre une longue période qui va voir les Bourbons appuyer régulièrement la politique royale. En guise de reconnaissance, Charles IV le Bel érige la sirerie de Bourbon en duché-pairie en 1327.

Dans les domaines des arts, le XIIe siècle connaît en Bourbonnais une remarquable floraison d’églises romanes. Il n’existe pas de style bourbonnais à proprement parler. Le pays se trouvant partagé entre les ressorts épiscopaux de Clermont, Bourges et Autun, l’art roman subit l’influence des contrées voisines. Veauce, Ebreuil ou Châtel-Montagne se ressentent ainsi de la tradition auvergnate, Huriel, Saint-Désiré ou Saint-Pierre de Montluçon rappellent l’école berrichonne. Souvigny, Saint-Menoux et Yzeure enfin, évoquent les grandes églises de la Bourgogne voisine. La statuaire nous laisse plusieurs vierges de bois, austères et hiératiques, bien dans la tradition auvergnate. De beaux tympans sont sculptés à Bellenaves, Autry-Issards, Meillers et surtout Neuilly-en-Donjon où apparaît clairement la parenté des églises toutes proches du Brionnais. L’art roman, enfin, nous offre un superbe manuscrit avec la Bible de Souvigny conservée à la bibliothèque de Moulins (1). 

De cette époque datent aussi, en tout ou partie, les grandes forteresses qui se dressent dans le paysage bourbonnais, et parmi elles celles des Bourbon ; on mentionnera tout particulièrement Bourbon, Murat, Hérisson, Billy ou encore Montaigu-le-Blin et la Toque à Huriel.

(extraits actualisés de l’ouvrage de M. Maréchal, Guide des Archives de l’Allier, Yzeure, 1991, 510 pages)

(1) Manuscrit mis en ligne par la Médiathèque communautaire de l'agglomération de Moulins (http://mediatheques.agglo-moulins.fr/agglo-moulins.fr/).

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