La préhistoire et l’Antiquité

Figurine votive en terre cuite blanche de l’Allier (Vénus anadyomène), époque gallo-romaine.
Figurine votive en terre cuite blanche de l’Allier (Vénus anadyomène), époque gallo-romaine.

Collection du Musée Anne de Beaujeu (Moulins). © Jérôme Mondière

Le territoire de l’actuel département de l’Allier nous apparaît comme ayant été habité depuis très longtemps. Diverses trouvailles d’objets remontant aux différentes époques de la préhistoire l’attestent à l’évidence ; parmi elles, la découverte de la grotte des Fées à Châtelperron – d’où l’ère du châtelperronien – mérite une mention particulière. Outre cela, divers mégalithes subsistent çà et là à travers le Bourbonnais; confortant nos certitudes. Enfin, on ne saurait passer sous silence les célèbres découvertes de Glozel à Ferrières-sur-Sichon. On sait la controverse qui en est résultée et qui divisa longtemps les archéologues ; nous nous garderons bien d’émettre une opinion qui ne serait pas suffisamment fondée, nous contentant d’espérer que les techniques modernes de datation d’objets de fouilles puissent enfin apporter une lumière définitive sur cette affaire.

Avant la romanisation de la Gaule, le territoire de l’Allier se trouve partagé entre trois peuples gaulois, les Eduens à l’est, les Arvernes au sud et les Bituriges à l’ouest. Ce tripartisme va marquer pour toujours le Bourbonnais ; on va notamment le retrouver dans les ressorts épiscopaux et dans les influences qui caractérisent l’art roman de nos contrées. A l’heure de la conquête de la Gaule, les armées de César et de Vercingétorix se font face de part et d’autre de l’Allier ; César passe la rivière, non loin de l’emplacement de Moulins pense-t-on. L’organisation des civitates gallo-romaines se calque sur le tripartisme que l’on évoquait plus haut : le territoire de l’Allier reste partagé entre la civitas des Eduens dans la province de 1ère Lyonnaise et celles des Arvernes et des Bituriges ressortissant toutes deux à la province d’Aquitaine. Le pays est traversé par les voies romaines d’Augustonemetum (Clermont) à Limonum (Poitiers), d’Augustonemetum à Lugdunum (Lyon), d’Augustodunum (Autun) à Aquis Calidis (Vichy). La société apprécie les eaux thermales d’Aquis Calidis (Vichy), Aquis Borbonis (Bourbon-l’Archambault) et Neriomagus (Néris-les-Bains), cette dernière cité connaissant même un lustre certain comme en témoignent ses vestiges. Le christianisme fait bientôt son apparition notamment à Ebreuil et Chantelle, sans doute à Néris ; saint Pourçain, saint Patrocle et saint Menou en sont les figures les plus marquantes.


(extraits actualisés de l’ouvrage de M. Maréchal, Guide des Archives de l’Allier, Yzeure, 1991, 510 pages)

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