2 - Dessiner l'inommable

Couverture du mémoire d'Elodie Tissier. Crédits : E. Tissier.
Couverture du mémoire d'Elodie Tissier. Crédits : E. Tissier.

DESSINER QUAND LES MOTS NE SUFFISENT PLUS

Le peintre emblématique des horreurs de la Première guerre mondiale est assurément Otto Dix. Ses oeuvres torturées dénoncent la brutalité insoutenable et la déshumanisation de la guerre. Voir en particulier "les joueurs partie de skat" mettant en scène trois "gueules cassées".

Dans son mémoire de master 1 en 2008, Mme Elodie Tissier a su s'attarder sur la manière dont l’artiste a su, par le dessin, restituer les perceptions sensorielles que le soldat, traumatisé ne peut verbaliser.

Au-delà du travail sur Otto Dix, elle a cherché à comprendre les sensations qu’il a voulu mettre sur papier : le bruit assourdissant des obus, leur « tonnerre aveuglant », mais aussi la fascination éprouvée par les soldats assistant aux feux d’artifice des explosions : beau et monstrueux à la fois.

Exemple de commentaires de certaines oeuvres d'Otto Dix par Elodie Tissier :

"(...)des explosions de très forte intensité annoncent un désastre sans précédent. Le désordre s’installe (...)"

Commentaire sur la toile "Le canon" (Das Geschütz, 1914.

Huile sur carton (98,5 x 69,5 cm). Düsseldorf, Kunstmuseum Düsseldorf)

"(...)le projectile a divisé en deux un fantassin dont on peut encore deviner les membres inférieurs, un oeil et une main (...)le caractère défiguré de cette image correspond à la réalité d’un tel choc (...)"

Commentaire sur la toile "Un tir réussi I, Volltreffer I, vers 1917.

Crayon noir sur papier jaune, 40,1 x 39,5 cm.Galerie der Stadt, Stuttgart.


LE DESSIN COMME EXUTOIRE : JACQUES LAGARDETTE

Agriculteur, peintre et écrivain, Jacques Lagardette demeure au Donjon. Elève du peintre Noirot à l’Académie de Lyon de 1908 à 1918.

Engagé volontaire en 1915, il devient officier au train des équipages et se retrouve sous-lieutenant à Milan. Il est démobilisé en 1919.

Jacques Lagardette a réalisé plus de 350 tableaux à l’huile et exposé à Lyon, Vichy et Nîmes.

De ses carnets de guerre, ce dessin exprime mieux que des mots ce qu’il a vu ce jour-là à sa fenêtre

Sources : Didier Lagardette, petit-fils de Jacques Lagardette
Sources : Didier Lagardette, petit-fils de Jacques Lagardette

LE DESSIN COMME HOMMAGE


LE DESSIN COMME ARME PACIFISTE ?

Entre les deux guerres, à l’occasion d’un 1er mai, le syndicat de la Confédération Générale du Travail (C.G.T.) de l’Allier édite cette affiche illustrant les horreurs de la guerre pour servir la cause anti-militariste

Partager sur