2 - Veuves et orphelins
LES VEUVES DE GUERRE MINEURES DEVANT LA LOI
Catherine Laîné, de Lusigny, fait partie des 700 000[1] veuves de guerre après le premier conflit mondial. Veuve en premières noces de Jean-Marie Languille, elle s’est remariée avec Jean-Baptiste Aujames le 25 novembre 1919. Ce remariage lui fait perdre la tutelle de droit de ses enfants mineurs. Suite au décès de leur mari, les veuves se voient confier la plupart du temps la tutelle de leurs enfants. Toutefois, elles doivent demander la réunion du conseil de famille afin qu'il les investisse officiellement dans cette fonction. Catherine Laîné assure avoir ignoré cette obligation. [2] Le 22 mai 1920, le conseil de famille, composé notamment de membres de la famille de son 1er mari, est réuni devant le juge de paix. Il confirme cette tutelle, et désigne son second mari co-tuteur.
[1] Source : FARON Olivier, Les Enfants du deuil : orphelins et pupilles de la nation de la Première guerre mondiale, 1914 à 1941, Paris : La Découverte, 2001, (Annexe 1), p. 310
[2]Source : Peggy BETTE, « Veuves françaises de la Première Guerre mondiale : statuts, itinéraires et combats », thèse d’histoire contemporaine, sous la direction de Sylvie Schweitzer, Université de Lyon 2, 2012, 700 p.
LES PUPILLES DE LA NATION
Le 23 août 1919, le tribunal civil de Montluçon prononce le jugement d’adoption par la Nation des 3 enfants de Marie-Joséphine Desforges et Charles Héraudet, originaire de Cosne-d’Allier, tué le 10 mai 1917.
Parfois les enfants sont adoptés par la Nation sans pour autant être orphelins. ainsi, René Viol, d'Ebreuil, mutilé de guerre fait une demande au tribunal de Montluçon pour ses deux fils. Elle est acceptée en 1927.
Mathilde Lucie Moret, habitante de Charmes, obtienten 1930 l'adoption par la Nation de ses deux fils après la mort de son mari. L'acte de naissance de son cadet porte d'ailleurs le tampon "adopté par la nation".
Ils font partie du million d’orphelins de la guerre pour qui a été votée la loi du 27 juillet 1917 instituant le statut des « pupilles de la Nation »[1]. Ci-dessous le jugement de Raymond Louis Hérodet âgé de 6 ans à la mort de son père.
[1] Sources : FARON Olivier, Les Enfants du deuil : orphelins et pupilles de la nation de la Première guerre mondiale, 1914 à 1941, Paris : La Découverte, 2001, (Annexe 1), p. 310