3 - Le deuil des disparus
L'ABSENCE DES CORPS
Combien, portés disparus sont là, ensevelis, par les obus
Abel Grand, de St-Bonnet-de-Rochefort, lettre à ses parents, 4 octobre 1917. Source : J. Grand. Cote : 01_NUM_0064_017_001
Dans le monde, on estime à 1,5 millions le nombre de soldats disparus en 1919 soit 1/6 des soldats tués[1]. En France, on dénombre environ 350 000 soldats dont les corps n’ont pas été retrouvés[2]. Pour bien des familles, le travail de deuil fut d’autant plus difficile que le corps de l’être aimé n’a jamais été retrouvé. Ensevelis sous des tonnes de terre, les corps ont été parfois littéralement dispersés, atomisés par les obus d’artillerie. Tant de familles ont espéré, souvent en vain que l’être aimé a été fait prisonnier et qu’il reviendra... En attendant de savoir, des formulaires de recherches sont remplis auprès de l’armée[3]. Ce n’est qu’au bout de plusieurs années parfois que les tribunaux officialisent leur mort, mettant fin du moins à une insoutenable incertitude (voir Julien Genête, François Barras et Jean-Marie Languille).
[1] Source : Musée de la Grande Guerre de Meaux. Exposition temporaire Familles à l’épreuve de la Grande Guerre, du 2 juin 2018 jusqu'au 2 décembre 2018. Commissaire d’exposition : Jean-Yves Le Naour.
[2] https://sourcesdelagrandeguerre.fr/?p=4808
[3] Le bureau de renseignements aux familles, rattaché au cabinet du ministre de la Guerre, a pour mission principale de rechercher les disparus. Il centralise tous les renseignements relatifs aux soldats blessés, malades, captifs, morts ou disparus. Ensuite, il transmet ces informations aux dépôts des unités, lesquelles doivent aviser officiellement la personne désignée par chaque soldat pour recevoir de ses nouvelles, et répondre aux demandes des familles. A souligner aussi le rôle primordial de la Croix-Rouge dans ces recherches. Source : centenaire.org
UN STATUT ASSEZ FLOU
La distinction entre morts au combat- killed in action pour les Britanniques –et disparus -missing- est une distinction provisoire, que les états-majors font sur le moment, pendant la bataille, parce que ce qui les intéresse c’est le nombre de soldats qu’ils peuvent mettre en ligne. Ils ne savent pas ce que ces hommes sont devenus. Par la suite, les services de l’état-civil font le tri quand ils apprennent ce que sont devenus les « disparus »
Source : Antoine Prost, extrait d’un article publié dans la revue L’Histoire en septembre 2016.
FRANCOIS BARRAS : UN BOURBONNAIS DISPARU PARMI TANT D'AUTRES
Parmi tant d'autres Poilus Bourbonnais- comme Jean-Marie Languille de Lusigny , Julien Genête de Vichy, Jean-Baptiste Buvat de Saint-Marcel-en-Murat,la disparition de François Barras, originaire de Charmes, a généré quelques formulaires officiels de la part de l'administration militaire.